Sceaux, du domaine départemental au centre historique de la ville

En sortant de la gare RER Parc de Sceaux, partez sur votre gauche puis prenez la 3e rue à gauche pour rejoindre le domaine de Sceaux par l’avenue Coysevox.

Le bassin de l’octogone devant lequel vous êtes arrivés est la pièce d’eau la plus ancienne du domaine. Il fut créé pour Colbert par André Le Nôtre aux alentours de 1670 en même temps que les cascades initiales. Les cascades actuelles, sur votre droite, datent de la restauration effectuée en 1934. Montez y voir les mascarons réalisés par Auguste Rodin, initialement pour l’ancien palais du Trocadéro, puis redescendez vers le grand canal. Le marquis de Seignelay, fils et héritier de Colbert est à l’origine de l’agrandissement du parc et de nombreux aménagements encore visibles. Il fit creuser le grand canal, long d’un peu plus de 1 km, à la fin du 17e siècle.

Rejoignez le pavillon de Hanovre, puis plus tard la plaine des quatre statues en partant sur la droite derrière le pavillon de Hanovre. Les différents espaces de la partie ouest du domaine ont été dessinés par Léon Azéma, architecte du département de la Seine, lors de la restauration effectuée dans les années 30, après que le domaine soit devenu public en 1923. Le pavillon de Hanovre fut construit vers 1760 à Paris et transféré ici en 1932.

Vous êtes normalement arrivés au bas d’une grande pleine et apercevez maintenant le château de Sceaux. Rejoignez le château en longeant la plaine des quatre statues, les ifs taillés et les parterres brodés, tous aménagés par Le Nôtre pendant l’ère Seignelay. Le château actuel, celui du duc de Trévise date de 1856, c’est aujourd’hui le musée départemental de Sceaux qui présente des œuvres associées au domaine de Sceaux et aux domaines de la région parisienne. Le premier château, celui de Colbert était devenu la propriété du duc de Penthièvre. Il fut confisqué comme bien national à la mort du duc en 1793, puis transformé en école d’agriculture et racheté en 1798 par Jean François Hippolyte Lecomte, un négociant dans le commerce du vin. Jean François Hippolyte Lecomte a fait raser ce château en mauvais état en 1803 pour en vendre les matériaux.

L’orangerie, à quelques mètres du château a été construite en 1686 par Jules Hardouin-Mansart. Elle est aujourd’hui amputée d’environ un tiers de sa surface suite à des dégâts causés lors de la guerre de 1870. Des spectacles y sont régulièrement organisés, comme ce fut le cas pour les venues de Louis XIV, où « L'Idylle de Sceaux » de Lully et Racine fut jouée en 1685. Rejoignez le pavillon de l’Aurore après être passés devant l’entrée principale du domaine. Le pavillon de l’Aurore a été construit pour Colbert par Claude Perrault vers 1671. Il est surtout connu pour sa voute peinte par Charles Le Brun représentant « L'Aurore sur son char chassant la Nuit ». Pavillon d’agrément, il a de tout temps servi aux festivités du domaine, les plus connues sont celles de la duchesse du Maine au début du 18e siècle. C’est ici que Voltaire, membre de la cour de la duchesse du Maine aurait rédigé Zadig. Vous pouvez voir à l’arrière-plan l’imposant lycée Lakanal, construit en 1885 sur décision de Jules Ferry. Rejoignez la ville en partant dans la direction opposée à celle du lycée et en passant devant le petit château, résidence bourgeoise construite en 1661. Le petit château hébergea notamment les enfants du duc et de la duchesse du Maine, afin de les préserver de la cour très festive de la duchesse.

En sortant par le portail du petit château, continuez tout droit et empruntez la rue des Imbergères où les n° 1 et 37 méritent votre attention. Il s’agit de l’ancienne faïencerie de Sceaux, dont vous pouvez observer des réalisations au musée départemental de Sceaux, et de la maison Palloy, construite avec les pierres de la prison parisienne de la bastille. Vous pouvez à présent rejoindre la rue Houdan, plus ancienne rue piétonne d’Île-de-France, en passant par la rue Renaudin, puis partez sur votre droite jusqu’à la place de l’Eglise.

L’église Saint-Jean-Baptiste a été reconstruite suite à un incendie au 16e siècle. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, plusieurs œuvres situées à l’intérieur sont classées. Le jardin des Félibres qui se trouve juste derrière met à l’honneur différents félibres, c’est ici qu’était enterré Florian, le félibre fabuliste. Sceaux est reconnue ville félibréenne et chaque année des festivités liées à cette culture méridionale se déroulent début juin. La halle du marché date de 1889, elle est ouverte chaque mercredi matin et chaque samedi matin. Et l’ancienne mairie, plus tard bâtiment de la Justice de Paix, fut construite en 1843. Elle abrite l’un des quatre derniers mètres-étalons répartis en région parisienne en 1797. Si c’est ouvert, vous pouvez passer la porte pour aller l’observer.

Derrière l’ancienne mairie, entrez dans le jardin de la ménagerie. Ancien jardin du domaine de Sceaux, il abritait au 18e siècle un pavillon souhaité par la duchesse du Maine ; au 19e siècle il accueillait le célèbre Bal de Sceaux, immortalisé par Balzac. Nous vous invitons à rejoindre la sortie qui se trouve en haut à gauche en passant devant la stèle de « Morlamain », le chaleureux chat, « roi des animaux », de la duchesse du Maine.

En quittant le jardin de la ménagerie prenez face à vous la rue de Penthièvre, puis au bout à gauche, la rue du lycée. Rejoignez la rue Jean Mascré en empruntant pendant quelques mètres la rue de Fontenay. Au n° 6 de la rue Mascré se trouve l’une des maisons Curie. Marie Curie y résida avec ses deux filles, Irène et Eve, après la mort accidentelle de Pierre.

Cette découverte de Sceaux s’arrête ici, la gare RER de Sceaux se trouve au bout de la rue.